The Secret World of Space Junk

Une spatule. Une combinaison d’astronaute. Un éclat de satellite. Ces objets font partie de la centaine de millions de débris spatiaux orbitant autour de la Terre, dont certains sont suivis en temps réel par les agences spatiales. Lorsque ces objets pénètrent dans l’atmosphère terrestre, ils se désintègrent. Cependant, la plupart d’entre eux restent en orbite, formant un dangereux amas capable d’infliger des dégâts considérables à la Station spatiale internationale ainsi qu’aux satellites opérationnels. Project Adrift vise à rendre tangible l’invisible surpopulation de notre voisinage spatial via une pluralité de manifestations de la matérialité de ces objets. Les œuvres présentées dans The Secret World of Space Junk nous sensibilisent à l’urgence des problèmes écologiques tant à la surface de la Terre que dans l’espace.

Au centre d’une scène sonore à 360 degrés dotée de huit haut-parleurs se trouve une vitrine contenant Machine 9. Cet instrument sonore complexe, conçu par l’artiste, calcule en temps réel la localisation de 52 829 des plus importants débris spatiaux en orbite autour de la Terre. Le nom, l’altitude, la vitesse et la taille de chaque débris passant au-dessus de nos têtes s’affichent sur l’écran. Chaque objet fait démarrer Machine 9 qui choisit un son en puisant dans une bibliothèque de 1000 enregistrements de bruitages obtenus à partir de «débris terrestres» (voir Earthly Debris Cabinet). Parmi d’autres facteurs, la taille de l’objet détermine le son sélectionné : les bruits graves représentent les gros objets et les bruits aigus les petits. La position du son dans les huit haut-parleurs indique la position changeante de l’objet dans le ciel. Au moment où l’objet disparait de l’horizon détectable, il devient silencieux.

Earthly Debris Cabinet est une vitrine regroupant 17 objets terrestres choisis par les volontaires du projet pour représenter symboliquement les débris spatiaux. Ces morceaux créent un lien entre les objets quotidiens et les déchets spatiaux. Plus de 250 objets ont été soumis à l’artiste qui les a utilisés pour générer une bibliothèque de 1000 sons pour Machine 9. Un écran interactif propose au public de créer une illustration d’un débris spatial à ajouter à l’exposition.

• Adrift

Adrift, le premier de deux courts métrages, offre une vision paradoxale de l’utilisation à court terme du matériel dans l’espace comparé à son impact à long terme en orbite perpétuelle. Le film débute par l’histoire de l’astronaute Piers Sellers, qui a laissé échapper une spatule dans l’espace en 2006. L’instrument, devenu potentiellement mortel, voyage depuis à 7 500 kilomètres par seconde. Le film nous emmène ensuite à l’observatoire de Collowara au Chili puis dans la Station spatiale internationale et enfin en Thaïlande afin d’observer des débris carbonisés par leur entrée dans l’atmosphère.

• SuitSat

Le deuxième film, SuitSat, est une visualisation numérique de la combinaison d’un astronaute russe poussée hors de la Station spatiale internationale en 2006. Équipée d’un émetteur radio, elle devait communiquer avec la Terre tel un satellite. Le dispositif est tombé en panne après quelques jours et s’est consumé lors de son entrée dans l’atmosphère terrestre tel un déchet spatial.

Présentée dans espace cylindrique clos, Debris-o-Gram est une projection holographique en direct, montrant la Terre entourée par un nuage de débris spatiaux. Chaque point de la visualisation représente un véritable débris, dont la position est calculée en temps réel. Debris-o-Gram matérialise un essaim détectable de 52 829 objets tournant autour de la Terre.